Entrer en création, c’est un peu comme entrer en religion !

Cela signifie, tenter de servir la Vie, la Beauté, l’Amour… Tout ce qui en fait, dans ce monde, touche à ce qui est essentiel aux hommes et aux femmes qui y vivent…

 

C’est en réalité cela que j’ai espéré faire tout au long de mon travail photographique – souvent presque malgré moi – en travaillant les fractales végétales, les maternités, les corps subaquatiques, ou encore les séquences mouvement…, pour ne citer que ces quelques exemples fragmentaires.

 

Parallèlement, l’expérimentation permanente de mon médium m’a permis de renouveler sans cesse l’aspect formel de mon travail afin de ne pas fatiguer le regard… Et cela m’a également permis d’approfondir la richesse des possibilités de ce support exceptionnel que représente pour moi la photographie… Je pense ici principalement à la photographie traditionnelle qui offre tant d’aspects possibles ! Tant de variétés de supports, d’émulsions, de pratiques…

 

Car, pour moi, la photographie est avant tout un support de l’extrême. Les trois aspects qui le constituent dans son essence même sont : la Lumière, le Temps et le Réel ! (« L’ombre, la matière et le temps » aurait dit Jean-Claude Lemagny). Trois constituants fondamentaux au monde qui nous entoure. Trois éléments donc, à expérimenter !…

 

Après cela, lorsque la prise de conscience de l’importance de ces trois éléments est faite, comment ne pas traiter alors la photographie – et ce que nous devons en faire – avec philosophie et grand respect ?!...

 

Car également en photographie, à l’instar sans doute de l’abstraction musicale qui utilise le souffle presque immatériel du sonore (le souffle de l’esprit planant sur le monde ? !), nous ne sommes plus dans la matière de la représentation…, comme dans la sculpture ou la peinture. Contrairement aux apparences que peut laisser transparaitre l’état actuel des choses, la simple représentation du réel (comme au cinéma), devient alors un avatar passager de nos pratiques iconographiques contemporaines ; trébuchements ponctuels en ces temps et en ces sociétés par trop matérialistes, archaïques et parfois barbares que sont les nôtres… Car très certainement demain, – et sans nul doute aussi par lassitude – évoluerons-nous vers d’autres horizons plus élevés et plus prometteurs. Plus archétypaux et plus spirituels aussi… Car enfin, vouloir honorer par son art la Vie en sublimant la beauté qui s’en dégage – afin peut être d'enjoliver le quotidien et d’élever la conscience – n’est-ce pas là le premier acte spirituel qui soit nécessaire à tous !...

 

 

 

 

 

                                                                                  Ph. Lavialle.

                                                                                  18-19/06/08.