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Il me reste de l’enfance un souvenir de vide et d’ennui profond. Une grande vacuité.
Très jeune, j’ai essayé de fuguer, mais j’ai vite compris qu’on me retrouverait toujours. Je me terrais alors dans le creux d’une chambre ou à sa fenêtre, guettant le moindre événement qui pourrait me distraire. Je convoquais alors les rêves de la nuit car leur beauté m’impressionnait.
Je crois que j’ai essayé, dans cette série, de retrouver les images internes que je porte en mon ombre. Photographier pour tenter de retrouver ces paysages improbables. Retrouver, dans la nuit du labo, cette fantaisie. Parfois, des pensées émergent dans le sommeil, des mots comme des bulles éclatent à la surface de la conscience.
Tenter de retrouver, les yeux ouverts, ces scènes de la vie intérieure.
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