Photogramme et Lumigrammes : Lorsqu’en 1988-89 je rencontrais dans mon milieu de travail le mathématicien Benoît Mandelbrot, et découvrais le fruit de ses longues années de recherches : les géométries fractales (arbres, nuages, rochers…), devinrent rapidement pour moi une préoccupation, parce qu’elles représentaient une réelle prise de conscience. En effet, auparavant je réalisais des fractales sans le savoir !... A la suite de cela, ce n’était plus possible et je perdais toute naïveté. Comme un long questionnement, je réalisais donc au cours du temps qui suivit quelques photogrammes de feuilles mortes (nervures en dentelle), avant d’aborder la « vision » qui allait me projeter bien plus en avant sur cette question de l’enregistrement des ombres végétales. Vision qui allait dorénavant me conduire et me permettre de montrer ultérieurement « les merveilleuses Fractales du Monde Vivant » (et autres géométries naturelles). Et c’est ainsi, vers la fin des années 90 (environ dix ans plus tard) et plus particulièrement en 99 après trois années d’expérimentation qui me permirent de découvrir une source d’éclairage suffisamment cohérente, que je pu commencer à projeter mes fractales végétales sur l’émulsion photographique, et que je réalisais alors mes premiers « Lumigrammes » et « Lumigrammes stéréoscopiques » (méthodes extrapolées du photogramme classique, mais qui me permettait surtout, dans ce cas précis, de photographier l’ombre d’objets présentant un volume : généralement des géométries fractales végétales !). Car le Lumigramme, comme le photogramme, est la représentation photographique de l’ombre d’un objet projeté sur l’émulsion… Pour les photographies suivantes, que la « vision » imposait à mon esprit – avatar du procédé – je représentais un peu plus tard certaines de ces ombres en stéréoscopie, ce que la réalité du monde physique n’offre jamais au regard !... On peu donc observer le relief des Lumigrammes stéréoscopiques comme celui des « stéréogrammes »… La méthode est la même : regard croisé (en louchant légèrement) ou regard parallèle. Dans le cas des Lumigrammes, qui sont donc des ombres, cela est généralement sans incidence sur la lecture de l’image et ne fait simplement qu’inverser son relief. Toutes les photographies présentées dans cette série, à l’instar des photogrammes sont des images faites sans appareil photographique. Sont alignés pour les réalisées : source lumineuse (suffisamment cohérente), objet (en volume) et émulsion. Bien évidemment, aucune pratique numérique ne permet à ce jour de réaliser matériellement et directement de telles images !… D’où l’intérêt, en particulier pour l’expérimentation et la création artistique, d’utiliser et de pérenniser les méthodes « argentiques » (physico-chimiques), si riches de possibilités ; possibilités qui restent encore abordable aujourd’hui à travers le patrimoine photographique « traditionnel » existant !...